Une page se tourne…

26 février 2013. C’est la date à laquelle il a fallu prendre une décision : remontons-nous à Briançon ou non ? Avoir un délai à respecter peut créer une certaine pression… mais c’est une bonne chose finalement. Sans cela, on remet toujours au lendemain la décision fatidique.
Evidemment, ce n’est pas le fait d’arriver au 26 février qui m’a amenée à faire mon choix, mais bien les mois, les semaines qui ont précédé : celles passées sur le Chemin, puis en Andalousie avant le retour en France, celles passées au sein de ma famille en janvier, puis à la ferme du Lamalou…
Retour à la nature, à l’essentiel de nouveau, encore et toujours. On fait le vide, on réfléchit mieux lorsqu’on est moins dans le matérialisme.

Alors… qu’est ce qu’on veut vraiment ?
Un retour dans le Briançonnais nous aurait donné l’impression de faire un pas en arrière : après tout ce vécu sur le Chemin, aussi fort, après cette profonde introspection, difficile de reprendre notre vie d’avant. Pour autant, il ne s’agit pas là de la renier, notre vie d’avant, parce qu’elle nous plaisait vraiment. Mais nous avons tous les deux aujourd’hui envie d’avancer dans une nouvelle direction. Peut-être un moyen de poursuivre le voyage, l’aventure, de rester en mouvement, de continuer à nous construire selon nos valeurs profondes. Garder la tête sur les épaules mais oser, nous donner les moyens d’aller plus loin, dans une vie proche de la nature, solidaire et en accord avec les priorités liées à notre vie de famille. C’est tout cela qui a motivé notre décision.
Briançon semblait un lieu idéal, mais l’envie d’ailleurs a été plus forte, celle de Yohan, qui a enclenché le processus avec ses envies de sud, de chaleur, de rencontres, avec sa bougeotte un temps oubliée mais revenue au grand galop une fois sur la route, puis mes envies à moi, de défi, de renouveau général.

Alors le 26 février, j’ai décidé d’informer mon employeur que je ne reprendrai pas mon poste le 26 avril.

Le lâcher-prise est désormais quasi-total : plus de maison (mais ça, ce n’est pas nouveau), plus de travail, juste un toit de camping-car sur la tête dans un bel endroit, où nous allons probablement passer encore quelques semaines en attendant de faire avancer notre projet… et puis du bonheur, beaucoup, une grande soif de vivre, une bonne dose de confiance en nous, une envie forte de prendre le temps d’élever nos enfants, de les aimer.
Mais comme on ne peut pas vivre d’amour et d’eau fraîche, il faut savoir inventer, adapter sa vie à ses envies, et non l’inverse, se lancer parfois vers l’inconnu, le méconnu, y aller !!?

Nous en sommes donc là : à la phase « on cherche notre petit coin de paradis à nous », avec de nouvelles activités professionnelles qui continuent à nous plaire à tous les deux, dans un endroit calme et sain, où nos enfants évolueront loin de cette société de consommation si envahissante. On a desormais envie d’un vrai « chez nous », avec juste un petit lopin de terre pour quelques légumes et quelques animaux, et on y travaille activement depuis déjà quelques semaines. Beaucoup de visites et démarches, entrecoupées d’une chouette vie à la ferme, auprès d’une famille hors du commun, totalement engagée dans sa vie paysanne. Ce bel exemple de vie en accord avec soi-même, tout comme ceux, nombreux, rencontrés sur le Chemin depuis juin 2012, donnent des idées, des envies, et la force qui va avec !

Notre idée, notre envie à nous, s’est orientée vers la reprise d’un petit commerce en milieu rural… que nous envisageons, au-delà d’un commerce, comme un lieu de vie, de rencontre, un service à la population, un lieu culturel et artistique aussi…
Visites, prises de conseils, simulations, plans de financement, projections… On en est là ! Quelques préférences parmi tous les lieux visités. Il faut maintenant faire un choix et décider lequel sera le plus en adéquation avec notre projet de vie, tout en restant raisonnables et responsables !

Claire… du camping-car du Lamalou